L'affaire de Karachi aurait elle un lien avec Clerstream.
L'enquête sur les dessous politico-financiers de l'affaire de Karachi a connu des avancées spectaculaires ces derniers jours. Après qu’un ancien haut dirigeant de la Direction des constructions navales (DCN) est révélé début novembre au magistrat qu'une partie des commissions suspectes du contrat des sous-marins Agosta, a transité par la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream.
Entendu le 9 novembre par le juge, Gérard-Philippe Menayas, directeur financier et administratif de la DCN entre 1992 et 2008, a également cité à de nombreuses reprises le nom de Nicolas Sarkozy durant son audition. Selon plusieurs documents et témoignages dont Mediapart a déjà fait état, l'actuel hôte de l'Elysée est concerné à divers titres par cette affaire qui n'a manifestement pas fini d'empoisonner sa présidence.
D'un montant de 826 millions d'euros, ce marché d'armement recouvre la vente, en 1994, de trois sous-marins de la DCN par le gouvernement Balladur au Pakistan dans des conditions politiques, industrielles et financières que plusieurs anciens responsables de l'armement français ont dénoncées.
Onze salariés français de la DCN, qui travaillaient précisément à l'exécution du contrat Agosta, sont morts en mai 2002 dans un attentat à la voiture piégée à Karachi.
Le juge a également entendu ces derniers jours l'ancien ministre de la défense Charles Millon (le 15 novembre) qui a confirmé les révélations faites dans notre livre, Le Contrat, selon lesquelles il avait découvert, une fois en poste en 1995 après l'élection de Jacques Chirac, un système de corruption politique lié au contrat Agosta.
Vous pouvez lire le PV de l’interrogatoire de Ch Million, publié par Médiapart, ainsi qu'une c video qui rappelle les faits en quelques minutes.